Le premier sentiment que vous avez lorsque vous arrivez au Danemark est ce sentiment de bien-être et de confort. En effet, le Danemark et le reste des pays scandinaves (la Suède, la Norvège, et l’Islande) ont un niveau élevé de bonheur et de bien-être. Ils sont connus pour leur société aux valeurs particulières : civisme, vie politique, modes de vie, système d’aides sociales, système éducationnel exceptionnel, aides aux personnes handicapées,… Ils se déplacent à vélo, trient leurs déchets (jusqu’à neuf poubelles différentes) et font des efforts « écologiques » grâce à des constructions écologiques, l’utilisation d’énergies renouvelables ou la récupération des déchets.
Pourquoi me suis-je rendue au Danemark dans le cadre de mon travail sur l’autisme ?
-Tout d’abord, Princess Marie of Denmark is a patron of Autism Denmark. Cela signifie que l’autisme est un domaine important supportée par le gouvenement danois.
-Danemark est aussi un pays qui fait partie de la Scandinavie. Ainsi, le pays accorde beaucoup d’importance au bien-être de sa population mais aussi à la rendre indépendante. Le Danemark aspire également à ce que les personnes handicapées soient indépendantes dans leur vie dans la mesure de leur capacité.
-Le Danemark est aussi un petit pays dont la structure est facile à comprendre et très bien construite.
-C’est aussi un pays où le système de santé se veut fort. On ne s’appauvrit pas en étant une personne malade ou handicapée. Au contraire, on vous facilite la vie.
-Avec une telle vision du bien-être basée sur l’indépendance des citoyens et un système de santé fort, il est évident que vous trouverez une communauté de personnes impliquées dans le bien-être des personnes handicapées et de leurs familles. Pour ces professionnels, cela fait partie de leurs valeurs.
-Ils ont également leur propre vision de l’autisme.
Quelle est la vision scandinave de l’autisme ?
La vision qu’on a eue sur l’autisme a évolué à travers le temps et cela est tout à fait normal. Je pense que la vision que le Danemark a sur l’autisme est la même que celle que nous avons en Belgique ou au Pays-Bas.
-Au Danemark, avant de parler de l’autisme, nous parlons d’êtres humains. Ils ont une famille, des passions,… Mais ils ont également leurs propres spécificités comme un esprit logique autistique,…
-Au Danemark, on se concentre sur les choses positives, les habilités, les lifeskills, les talents,…. On n’essaye donc pas de les rendre comme vous ou moi. Chacun est différent, mais chacun a un talent, …
-Au Danemark, on ne parlera jamais de traitement (ABA,…), d’hôpitaux, … Mais on parlera plutôt d’éducation pour les rendre autonomes le plus possibles, pour découvrir leurs talents, pour avoir son propre emploi ou appartement,… On aspire à leur donner une place dans la société. Et c’est là que commence le bonheur et la dignité parce que nous aspirons tous à être indépendant et à posséder notre vie.
Qu’est-ce que j’aimerais mettre en évidence?
-Nous savons tous que l’autisme est un spectrum, qu’il y a différents niveaux d’autonomie, de communication, … Mais nous avons aussi des tranches d’âges différentes (nous avons une espérance de vie moyenne de 65 ans alors pourquoi parlons-nous toujours des enfants et oublions les adultes ?). Et au-delà des tranches d’âge, nous avons également des groupes de gens qui vivent des réalités différents. Par exemple, les jeunes adolescents avec un passé douloureux scolaire, des jeunes adolescents avec des troubles des comportements,… Ainsi, j’aimerais insister sur le fait qu’il n’y a pas un seul center, école qui fonctionnerait pour toute la population avec autisme. Mais il y a des lieux différents lieux adaptés à l’autisme tout en étant adaptée aussi à la population concernée et à sa problématique (comme on le fait pour chaque groupe de la population).
Et c’est cela que vous trouverez au Danemark, un projet quasi complet pour l’autisme qui touche à presque toutes les tranches d’âges et à différentes problématiques pour chaque tranche d’âge.
-Le second fait que j’aimerais mettre en évidence est que partout dans le monde, j’ai pu rencontrer des gens magnifiques. Le plus souvent, il s’agissait de parents d’enfants avec autisme qui avaient créé leur propre service. Parfois juste des personnes au cœur magnifique. Leur sensibilité faisait qu’ils répondaient parfaitement aux besoins des personnes avec autisme et aux familles.
-Le troisième fait est pour moi le plus important. Dans chaque pays, il y a une communauté de personnes qui se préoccupent de la cause des personnes avec un handicap. Selon moi, la solution est de les rencontrer et de créer une communauté globale que nous pourrons avancer dans le domaine du handicap. Cela nous permettre d’améliorer nos pratiques et notre vision sur l’autisme. Mais il faut également donner une voix aux parents et à la famille qui vous expliqueront leurs défis. Et l’ultime élément de la solution est de donner la parole aux personnes qui ont de l’autisme.